04 juillet 2008

Au 41, erzsebet Körut, Em.III/5


Nous étions 3 à vivre comme ça, y avait Fra’, Ermanno et moi
Nous étions 3 c’était l’bon temps, à vivre comme ça au gré du vent

Fra c’était l’lover italien qui tombait amoureux tout l’temps ;
Erma et moi on riait bien, parce qu’il concluait pas souvent.

Fra voulait toujours mon avis, sur sa « target » potentielle
Savoir si j’la trouvais jolie, s’il avait mon aval pour elle
Parfois la nuit, un peu paumé, il venait m’parler de ses histoires
De ses rencontres, ses déceptions, ses questions et puis ses espoirs.

Nous étions trois à vivre comme ça, y avait Fra, Ermanno et moi
Des budapestois dans le vent, nous étions 3 c’était l’bon temps

Ermanno c’était le cuisto qui sifflotait en préparant
Son diner sans fruit comprenez, l’en avait peur, c’était marrant.
Séchant souvent l’cours du jeudi, parce qu’il trainait toujours au lit
C’est moi qui devais aller signer la feuille de présence pour lui

Au mois de juin il faisait si chaud, pas d’courant d’air à la maison
Francesco tombait la chemise, Ermanno ôtait l’pantalon
Ambiance playa à la coloc, moi j’me baladais en maillot
En mode exhib’, sacré trio, il manquait plus qu’le sable et l’eau.

Nous étions 3 à vivre comme ça, y avait Fra, Ermanno et moi
2 italiens et une française, mode fraternel, jamais d’malaise

A force de les entendre parler en italien à la maison
Peu à peu je les comprenais, intégralement, sans traduction
Et ils en étaient fiers ces gars, ils disaient à tous leurs copains
Arrêtez d’lui parler anglais, maintenant ça n’sert plus à rien

Ils prêchaient que j’étais romaine, comme si je m’étais convertie
Mais rassurez vous tout de même, jamais j’laisserai tomber Paris
Quand leurs potes me tournaient autour, ils rappliquaient à 100 à l’heure
Et écartaient tous ces vautours en assénant « touche pas ma sœur ! »

Nous étions 3 à vivre comme ça, y avait Fra, Ermanno et moi
Chantant, dansant, s’marrant, buvant à la santé d’autres étudiants

On en a écumé des bars, jusqu’au p’tit matin c’était magique
On r’faisait l’monde jusqu’à très tard, le lendemain, c’était tragique
La gueule de bois on évitait, on était devenu des pros
Un verre de flotte avant l’coucher, et au réveil une pinte de Kro

J’avais droit aux noms les plus doux, quand il fallait chercher des trucs
"can you buy toilet paper, my sweet, my love, honey, mon sucre"
Quand je me lançais dans le ménage, Francesco me stoppait souvent
On participe au nettoyage, toi tu relax et pose les gants

Et puis un jour on est parti, chacun gardant son horizon.
Tous nos fantômes se sont enfuient laissant en deuil notre maison.
Ils ont regagné l’Italie, moi je suis r’tournée à Paname
Nos cœurs remplis de la Hongrie, de nostalgie, la mort dans l’âme.

Nous étions trois à vivre comme ça, mes frères Fra, Ermanno, et moi
Nous étions 3 c’était l’bon temps, à vivre comme ça au gré du vent…

Lock the Heaven's door

Je me souviens parfaitement du jour de notre installation à l’appart. C’était un dimanche, j’étais très exactement depuis une semaine à Budapest. Aurore venait de partir, j’étais seule. J’avais quitté l’auberge de jeunesse le matin et j’allais poser mes affaires dans mon nouveau chez moi. Ermanno et Francesco n’étaient pas encore là, ils ne viendraient que le soir.
J’avais eu beaucoup de mal à ouvrir la porte. Il fallait vaincre le mécanisme de 2 serrures dont une vieille, pas très visible, dans laquelle il fallait mettre la clé du bon côté (et repérer le bon côté n’était pas évident au départ) et ne pas trop l’enfoncer ; bref, bien doser pour pouvoir opérer les 2 tours de clés qui déverrouillent. Puis pousser énergiquement la poignée vers le bas et ouvrir la porte avec l’épaule en murmurant dans l’effort "sésame ouvre toi". Un exercice que j’ai dû répéter pas mal de fois avant de maîtriser.
Un jour, la poignée est restée dans la main de Francesco alors qu’il essayait d’ouvrir de l’intérieur. On s’est donc retrouvé coincé dans l’appart.
Quelques jours plus tard, on nous installait une nouvelle poignée et une serrure (une troisième qu’on n’utilisa jamais).
Tout ça pour dire qu’aujourd’hui, sur le point de quitter l’appart, vide de mes colocs, définitivement, j’ai pour la première fois du mal à opérer les tours de clé nécessaires à fermer la porte.

15 juin 2008

Balkans

Dimanche 1er juin, j’achète mon billet Budapest-Sarajevo et part le lendemain avec un groupe de potes.
12h de voyage dans un vieux train à compartiments, ça a son charme.
Je commence par finir ma nuit, dévore un bouquin, puis mon pique-nique… Accoudée à la fenêtre je regarde le paysage défiler.
On arrive à Sarajevo vers 21h…sans avoir réservé d’auberge de jeunesse. C’est ça l’aventure, diront certains ; d’autres accuseront plutôt le manque d’organisation. J’aime le risque, et les surprises ! On a trouvé des lits sans problèmes.
Vendredi, les garçons repartent. Avec Camille, on décide de prolonger. Passer à Mostar, dans le sud ouest de la Bosnie d’abord, puis un petit tour en Croatie, à Dubrovnik. 2 français rencontrés à Sarajevo et qui faisaient le même parcours nous servent de guide.
Voyage riche en découvertes. Je ne sais pourtant pas quoi vous relater, ni par où commencer. L'inspiration viendra peut être plus tard.

En attendant, quelques photos; elles seront probablement bien plus intéressantes qu’un long discours :p



Sarajevo, la "Jérusalem de l'Europe". Population partagée entre islam et christianisme. On trouve aussi dans la ville quelques synagogues.


Le pont où tout a commencé... Le 28 juin 1914, Franz Ferdinand, l’héritier de l’empire austro-hongrois, et son épouse sont assassinés par un terroriste serbe. Imputé à la Serbie par le gouvernement autrichien, l’assassinat va servir de prétexte, par le jeu des alliances européennes, au déclenchement de ce qui deviendra la Première Guerre mondiale.


sur le chemin de Mostar, la vallée de la Neretva

Le pont de Mostar, reconstruit

Photo prise à Mostar, qui illustre parfaitement le contraste qu'on trouve dans les villes balkaniques : les façades criblées de balles ou les bâtiments en ruine sont encore visibles partout même si la rénovation a bien avancé.


pause toastage et baignade dans l'Adriatique


La vieille ville de Dubrovnik


En haut de la colline qui surplombe Dubrovnik, un ancien téléphérique bombardé par les serbes pendant la guerre.


Canoe on the Duna

Claire me proposait il y a 2 semaines de rejoindre ses colocs hongrois chez leurs parents pour le WE. Au programme, barbec’ magyar dans le jardin et canoë sur le Danube. Il ne fallait pas plus d’arguments pour me convaincre. Il faisait une chaleur à crever à Budapest, le bon air de la campagne et la fraicheur du fleuve allaient nous faire le plus grand bien.
Un tel WE, ça se mérite toutefois. Voilà pourquoi on a un peu ramé pour parvenir à bon port…

- 1ère étape : acheter les billets à la gare de Nepliget alors que :
1) Claire a oublié le papier sur lequel elle avait noté le nom de notre destination (Kiskunlachàza ; comprenez qu’on n’ait pas retenu)
2) Toutes les caisses sont fermées,
3) On a galéré avec la machine automatique qui n’acceptait pas nos billets alors que le conducteur du bus vendait des tickets à bord…
- 2ème étape : trouver le bus.
Détrompez vous, ça n’était pas évident étant donné qu’on nous avait donné des informations floues ou erronées. Après 20 minutes d’attente patiente devant le car qu’on nous avait indiqué, il s’est avéré que ce n’était pas le bon. On a fini par dénicher ce dernier alors qu’il avait déjà fermé ses portes et était prêt à partir.
- 3ème étape : le voyage.
Lorsqu’on arrive juste avant le départ, il n’y a plus de places assises dans le bus. En Hongrie, peu leur chaut des règles de sécurité à bord du genre tous assis, le dos contre le siège et la ceinture bouclée. Nous étions une demie douzaine debout dans l’allée - qui, soit dit en passant, était particulièrement étroite- et le bus a pris plusieurs autres passagers dès les premiers arrêts.
Heureusement, le voyage était plutôt court et je suis parvenue à dormir debout.
- 4ème étape : quand descendre du bus ?
Pas de liste des arrêts dans le bus, pas d’annonce au micro, et le chauffeur ne s’arrêtait que si quelqu’un avait appuyé sur le bouton au préalable pour le demander. Bref, comment faire ? Nous ne savions pas comment interroger nos co voyageurs étant donné que nous étions entourées de vieux hongrois ne parlant pas un mot d’anglais (chauffeur inclus). Nous commencions à nous ronger les ongles, lançant des regards furtifs aux panneaux indicateurs sur le bord de la route quand une femme nous aborda :
« Hol mentek ? (Où allez-vous)
- Kiskunlachàzaba megyünk (nous allons à K.)
- *quelque chose que j’ai à peu près compris mais que je serai incapable de retranscrire*
Et moi, pour être sûre : « Az erkezik ? (je voulais dire « c’est la prochaine ? », en fait ça signifie « c’est l’arrivée ? »)
- Iguen ».
[Notez que : 1) J’ai compris la question
2) J’ai pu formuler une réponse
3) J’ai posé une autre question. (Ok, la formulation était approximative mais je me suis fait comprendre)]
C’est ainsi que nous arrivâmes à Kiskunlachàza, prêtes à apprécier le WE.

A peine arriver, on se lance dans la préparation du Lecso. Une spécialité hongroise qui ressemble étrangement à la ratatouille.
Préparation typiquement hongroise: On reprend le principe du barbecue : jardin, feu, convivialité mais le matériel est différent (pas de grill (en même temps, la ratatouille au grill…)) : un trépied, une marmite qui y est suspendue, et un vrai feu de bois. Un délice, ce lecso.

Direction le club de canoë, on rencontre des potes de Csabà (le coloc de Claire chez qui on était) qui enterraient la vie de garçon célibataire de l’un d’eux. Cette bande de mâles était ravie de voir débarquer quelques filles…Du coup, pris dans la fête, on se retrouve avec une pagaie dans la main gauche, et un verre de palinka (home made) dans la droite. Egészségedre ! On refuse poliment l’assiette de goulasch qu’on nous propose et nous nous dirigeons enfin vers le ponton.
Essayez d’imaginer une petite virée en canoë, de nuit, sur le Danube. C’est tout simplement magique. Quelques lumières sur les berges, pas un bruit sinon la musique de la fête au loin, on ignore même les moustiques tellement c’est beau. On s’est engagé dans une petite lagune plus sombre, plus étroite, peuplée de grenouilles et de tortues. Les longs roseaux jetaient des ombres inquiétantes sur l’eau, on croyait entendre des serpents se faufiler dans les herbes hautes et Claire flippait ^^
Retour au club pour rendre le canoë 2h et quelques plus tard. On nous demande de le déposer et de faire le tour parce que la strip-teaseuse était prête à faire son show. On reprend donc la voiture. Dodo.
Le lendemain, lever 9h. Jo reggelt ! Réveil hongrois : shot de palinka ! La même que la veille, le gros tord boyaux. Je tente le refus : « c’est bon, j’ai déjà goûté, là je ne le sens pas, je viens de me lever, je suis à jeun… ». Csabà me lance un regard qui signifie gentiment mais fermement « pas d’ça chez moi ». Ne voulant pas être impolie, je m’exécute. Egészségetekre ! Ca m’est resté en travers de la gorge pendant 5 bonnes minutes.
On enchaine avec un petit déjeuner hongrois : zsir (graisse à tartiner), sonka (jambon), sajt (fromage) cukorral tea (un thé ultra sucré beuark), salami, lard…et heureusement, pain, beurre et confiture. Zsofi tente alors un truc inédit : une tartine beurre, (faux) camembert et confiture de prune, précisant bien qu’il s’agit d’une recette personnelle et non d’une tradition culinaire hongroise.
A peine le temps de digérer, départ pour le canoë. De jour, c’est tout aussi chouette. On voit les gens se dorer la pilule ou se baigner en famille. Plutôt surprenant étant donné que le Danube doit être aussi pollué que la Seine ! Mais avec la chaleur qu’il fait, je comprends qu’on ne résiste pas à l’envie de piquer une tête, quitte à ressortir de l’eau avec un troisième bras dans le dos
Retour 3h plus tard pour le déjeuner. A table, on nous sert le vin « production maison ». « Il est un peu fort », nous préviens Zsofi. Rien qu’à l’odeur, ça mettait une claque. C’était plus un genre de Porto qu’un vin de table…
Vers 16h, alors qu’on s’apprêtait à partir, l’orage éclate.
On rentre cette fois en voiture. Dernière fois que je voyais Zsofi et Csabà.

01 juin 2008

premiers adieux

Les cours finis, les exams passés, les étudiants erasmus rentrent peu à peu dans leur pays d'origine. Première vague de départs fin mai, les soirées d'adieu s'enchainent... La première vendredi pour saluer le départ des Allemandes Stefanie et Tina, s'est faite sur les collines de Buda. De là, on surplombe toute la ville qui scintille dans la nuit; pas un chat qui rôde alentour...le coin parfait pour un barbec'! Et là, les filles nous avaient sorti le grand jeu : les bougies disposées un peu partout, quelques ballons dans les arbres, le poste diffusant Petöfi radio (kettö kettö?), un repas gargantuesque... A cette occasion, je me dis que je suis bien contente de ne partir que le 2 ou 3 juillet pour revivre et partager de tels moments.
La soirée terminée, c'est franche accolade, et si on s'donnait rdv dans 10 ans ? ('connaissent pas la chanson ces erasmus), "je passe à Paris en Septembre, on s'prendra un café", et puis "de toute façon ya facebook"; et l'inévitable petite larme...

27 mai 2008

Le choc des cultures

Je guidais les hongrois dans leur découverte de la France.
Le point essentiel était la bouffe, je répondais à leurs questions : l’ordre des plats, le nom des fromages, croute comestible ou non, "peut-on mélanger compote et fromage blanc" (bien sûr !), "ça manque de saucisse au p’tit dej’", l’admiration sans borne pour les sauces…
L’idée d’un apéro pique nique bien français leur a tout de suite plu. Macquet avait apporté des rillettes et, alors que j’ôtais la couche de graisse blanche, les basketteurs, tous en cœur et le sourire aux lèvres constatèrent : "zsir !", et Andre me tendit impatiemment son morceau de pain.
Je vous avez déjà parlé du zsir dont ils raffolent… A moi de leur expliquer que non, en France, ce n’est pas commun de tartiner de la graisse pure sur du pain ; le meilleur est en dessous.
Guillaume, préparant des sandwichs, en tendit un à Agi, une de mes coéquipières, qui après en avoir pris une première bouchée, décida d’ajouter aux rillettes une épaisse couche de mayo. Irrécupérable ces hongrois… :p

Ils avaient tous rapporté du camembert dans le car. Les 20h de voyage au retour ont été plus éprouvantes qu’à l’aller…

Magyarok !

C’est en tant qu’hongroise que je suis venue à Paris la semaine dernière. J’ai débarqué, après 20 heures de car, avec la délégation magyare (soit 56 sportifs) pour participer aux mercuriales, un tournoi multisports international organisé par HEC.
Le comble est que je n’ai jamais autant entendu et parlé hongrois qu’à Jouy-en-Josas. J’étais la seule étrangère du groupe et ils ne parlaient pas tous anglais. La barrière de la langue surmontée (ou plutôt contournée), je me sentais bien accueillie. Les moult shots de palinka glacée partagés ensemble dans le car pendant l’aller était autant de manières de dire "elle est des nôôôtres". Je n’ai donc eu aucun mal à trouver ma place dans l’équipe.
Avant chaque match, je me joignais de bon cœur et sans scrupule à mes coéquipières pour crier "magyarok !" qui signifie : "hongroises", et les encourageais gaiment ("gyerünk lanyok !") lorsque je chauffais le banc. La seule équipe que nous ayons battue est celle de France ! (ironique : 3 hongroises anciennement à la ELTE jouaient avec l’équipe d’HEC).

01 mai 2008

Bulletin d'informations

A force de courir partout tout l'temps, je n'ai pas une minute pour vous dire "je suis vivante, je vais bien, j'ai fait ça, ça et ça". En même temps, ne dit-on pas "pas d'nouvelles, bonne nouvelle"?
Et puis j'ai une autre bonne excuse : je n'ai plus internet à l'appart'.
Bref, pour les inquiets ou les impatients : keep cool!

Je profite d'une petite connexion pour :
1) vous dire ô combien le WE au lac Balaton était chouette. Cette contrée hongroise remplie de teutons en été était alors vide. On a festoyé, testé des vins et, tous un peu tipsy, on s'est appris des chansons à boire de nos pays (allemands, italiens, espagnol, turc, hongrois et même polonais (allez chanter en polonais, j'vous assure que c'est pas évident; surtout quand on a déjà du mal à articuler dans sa langue)) puis on s'est baladé sous le soleil, barbec le soir, karaoké hongrois, grosse poilade...

Je n'ai pas vraiment eu le temps de redescendre. A peine rentrée, mes colocs m'annoncent une soirée italienne organisée à la maison, j'enchaine avec un diner international le lundi, puis une soirée avec mes coéquipières mardi, flat party chez Lena mercredi, anniversaire de Claire jeudi...

2) Vous rassurez sur mon état de santé;
Ok, je suis fatiguée. J'ai un peu mal à la gorge, je suis un peu enrhumée, mais j'ai la patate. ça doit être l'effet printanier, le beau temps, la chaleur, la musique dans la rue, toussa toussa.

3) vous faire partager ma déception :
ça me vexe toujours un peu que, lorsque je commande un verre ou un sandwich en hongrois, on me réponde en anglais. Une façon presque impolie de dire "laisse tomber, c'est pas ça" ou "tu t'fais du mal pour rien ma cocotte". Moi je suis pleine de bonne volonté, et on me casse dans mon élan. Bouh. M'enfin, rassurez vous, ça n'arrive pas souvent (héhé)

4) Vous conviez formellement à venir assister au tournoi de basket international, du 19 au 25 mai, sur le campus d'HEC. Je joue dans l'équipe hongroise (nyark nyark); supporters et pompom girls sont les bienvenus!

Sziastok!

24 avril 2008

En vadrouille

J’ai pris conscience récemment qu’il me restait peu de temps à Budapest.
Les 2 premières semaines de mai seront studieuses, exams obligent.
La troisième sera parisienne et puis… on verra pour la suite.
Toujours est-il que je dois profiter du fait d’être encore en Hongrie pour voir le pays et ses voisins.

Après un tour à Gödöllö la semaine dernière, me suis carapatée en Transylvanie le WE dernier. Organisant ce voyage à 4 au départ, on s’est retrouvé à 12 à l’aéroport ^^.


On a fait un grand tour ; arrivé à Cluj Napoca, on s’est rendu à Brasov


en passant par Sighisoara,


puis Sibiu (capitale culturelle de l’Europe en 2007) en faisant un détour par Bran où se trouve le château de Dracula (qui signifie littéralement "son of a… dragon", on l’appelait plus généralement le fils du mal, nyark nyark. Ce seigneur particulièrement sanguinaire aimait torturer ses victimes et buvait, selon la légende, leur sang (dans une coupe, pas en suçant le cou. Après tout, Jésus aussi buvait du sang dans une coupe et on n’en a pas fait tout un drame. Quoique…)) qui était fermé, comme la plupart des monuments et musées le lundi… On s’est donc contenter de le voir de loin ; parait qu’il est naze de toute façon.
On a traversé plein de petits villages bariolés, doublé sur la route de nombreuses carrioles tirées par des chevaux rachitiques, grimpé dans les Carpates pour voir les ruines d'une ancienne citadelle...


Le temps était superbe, j’ai cramé comme un toast (jolie marque du T-shirt).

Pas le temps de me poser en rentrant mardi, j’enchaine avec une polish night, puis match et turkish night mercredi et je pars demain au lac Balaton (la mer hongroise). Au programme : visites, barbec’, dégustation de vin (Balaton est une région viticole comme Eger et Tokaji) et même une boum (le voyage étant organisé pour les étudiants erasmus).

J’ai toujours la bougeotte mais il va falloir que je me calme car ma bourse est vide.

Le bilan

A mi parcours, un bilan s’impose !
J’aime les check up. Faire le point, ouvrir une parenthèse, prendre du recul et se demander : qu’ai-je reçu, qu’ai-je gagné ? Qu’ai-je vu, qu’ai-je aimé ? Le but étant de fixer les choses, ne pas les laisser simplement (se) passer, et s’effacer petit à petit. Je veux pouvoir me rappeler les détails.

Qu’ai-je appris ?

- A me repérer dans le métro budapestois. Je me déplaçais tout le temps à pieds pendant mes premières semaines ici. D’abord parce que Budapest me semblait petit (et puis je n’avais pas la carte étudiant me permettant d’avoir la réduction spéciale pour le pass mensuelle), ensuite parce que le métro me faisait peur. Je me suis d’ailleurs perdue une fois en le prenant, au tout début. J’ai dû descendre trop tôt ou trop tard, et me suis retrouvée dans un quartier totalement inconnu qui n’apparaissait pas sur ma carte de touriste (donc assez loin du centre). Ma petite crise de panique passée, je reprends mes esprits et la ligne de métro dans le bon sens pour quelques stations supplémentaires avant d’arriver à bon port.
La semaine dernière, je me suis revue quelques mois auparavant ; un français, arrivé 2 jours plus tôt, est venu me demander son chemin. J’ai alors été capable de lui expliquer avec clarté et assurance son trajet : prendre telle ligne de métro jusqu’à telle station, puis prendre telle sortie et tel tram – Et j’en suis fière :p



- A bafouiller du hongrois.
Je me souviens que l’une des premières choses que j’ai apprises en cours de hongrois était : "Nem bészelek magyarul", soit "je ne parle pas hongrois".
Je trouve ça plutôt ironique ; l’objectif du cours était donc assez transparent : apprendre à se débrouiller dans la rue, se faire comprendre en cas d’urgence, mais il était clair qu’on ne parlerait pas hongrois 6 mois plus tard.
N’empêche que j’ai fait un tour en Roumanie ce WE, en Transylvanie pour être exacte (où la majorité de la population parle hongrois, la région faisant partie, avant le traité du Trianon, de la Hongrie) et j’ai pu utiliser mes quelques mots de vocabulaire. Car oui, "magyarul beszélek most , csak egy kicsit" (maintenant je parle hongrois, juste un peu).
J’ai l’occasion de mettre en pratique ce que j’apprends pendant mon heure et demi de cours hebdomadaire quand je fais les courses ou quand je commande au bar. Mais bien souvent, je me retrouve complètement dépassée.
En effet, la caissière ou le barman tirent des conclusions hâtives de ma tentative, comme si "yo napot kivànok" ou "szia" signifiaient "je parle couramment hongrois", et engagent la conversation. Impossible de les comprendre, incapable de leur répondre, je les calme à coups de "bocsanat, nem értem" (désolé, je ne comprends pas).
Le fait que je m’entraine désormais avec une équipe de basket hongroise dont les filles ne parlent quasiment pas anglais m’aide à progresser. Je compte mes pompes en hongrois (c’était facile au début, on faisait des séries de 5, puis des séries de 10, où va-t-on s’arrêter… ><) : egy, kettö, harom, negy, öt, hat, het, nyolc, kilenc, tiz. D’ailleurs vous pourrez nous voir jouer à Paris, du 18 au 26 mai, à l’occasion du tournoi organisé par HEC.

La suite au prochain épisode...


"Le temps passe et passe et passe et beaucoup de choses ont changé, qui aurait pu s’imaginer qu’le temps s’serait si vite écoulé. On fait le bilan calmement se remémorant chaque instant, parlant des histoires d’avant comme si on avait 50 ans" - Les Neg Marrons

14 avril 2008

La Hongrie à l’épreuve de mes papilles gustatives

Des mois que mes incisives n’ont pas tranché un bon steak saignant, que ma bouche n’a pas englouti un morceau de poisson pas pané. Adieu comté, cantal, camembert, reblochon, raclette… des mois que mes lèvres n’en ont pas connu la douceur.

De quoi me nourris-je donc ?
Paprika, aubergine et courgette, porc et poulet sont à la base de mon alimentation.
Par paprika, comprendre poivrons. Il en existe différentes sortes : jaune, rouge et vert comme nous les connaissons mais aussi vert acidulé, bien plus spicy, typique de la région.
Je m'autorise parfois, à l'occasion du goûter ou pour le dessert, une patisserie locale (un peu trop mousseuse et écoeurante à mon goût). Je me suis convertie aux viennoiseries hongroises en revanche; elles sont divines, notamment celles au pavot !

Je ne pourrais inclure le goulasch dans mes habitudes alimentaires, vous comprendrez pourquoi : j’en ai pris une pleine soupière au restau avec des potes un soir, des morceaux de viande et de pommes de terre se noyaient dans une sauce pas très diète. Plongeant mon regard avide dans ses moult yeux d’huile, je dégustais cette soupe. Le met, à défaut d’être particulièrement fin et léger, est néanmoins délicieux.
Autres curiosités culinaires : le zsir. Il s’agit d’un pot de graisse à tartiner. Rien à voir avec le beurre, la mixture est translucide, pas vraiment gélifiée. Les hongrois en raffolent, ils l’étalent sur une tranche de pain et y ajoutent des rondelles de paprika, d’oignon et/ ou de lardons. Très léger aussi.
Dans la famille "paye-ton-pontage" je demande un langos : un gros beignet huileux qu’on peut recouvrir de tejföl (crème fraiche), fromage, lardons.

Pour faire passer tout ça, rien de telle qu’une petite Palinka ! Ce breuvage hongrois, de 30 à 70%, est très populaire. Ma palinka préférée : pèche et miel !
L’Hubertus, alcool à base de plante, très sucré, environ 30%, a un peu goût de médoc mais je le préfère à l’Unicum.
Les bières hongroises ne sont pas dégueu et le prix est sans comparaison avec l’happy hour français. Le lundi au Morrison, 3 pintes pour 2€ :p
Enfin, la carte des vins hongrois est fournie : Tokaji, Egri, Balaton… Il y en a pour tous les goûts.

A votre santé!

25 mars 2008

Roger's funerals


Roger est mort!
La vie a prématurément quitté notre onion-tree cette semaine. Ses feuilles tombaient mollement, il avait plutôt mauvaise mine ces derniers temps.
Le fait est que la semaine dernière, Francesco, constatant l'incroyable croissance de notre ami et de ses racines, a considéré qu'il avait désormais besoin de terre. Mais comme on n'en avait pas, il a posé Roger dans du café moulu. Chose qui ne lui a apparemment pas réussi. J'ai tenté une réanimation, dans son vase d'eau initial, mais il ne se battait plus...

En mémoire de mon premier "oignognier", may rest in peace.

[Morale de l'histoire : les oignons ne poussent pas dans le café moulu.
morale 2 : ne pas confier d'être vivant à Francesco. Je reviens donc sur l'idée du chien empaillé pour la coloc.]

21 mars 2008

International Pillow Fight Day


Une bataille d’oreiller publique géante est organisée à Budapest demain à l’occasion de l’IPFD. Bring a soft pillow, take off your glasses et let the feathers fly ! It’s gonna be legen…dary !

Fête nationale




Samedi 15 mars, fête nationale hongroise. Pas de feu d’artifice sur le Danube mais un discours de l’ancien premier ministre dans la rue surpeuplée de budapestois portant fièrement la cocarde. C’est moins sexy, mais j’y ai tout de même fait un tour pour voir. La foule, bien disciplinée dans l’après midi, s’est réduite à une bande de radicaux foutant la m**** dans la soirée, affrontant la police qui s’est défendue avec virulence et conviction. Ne tenant pas à me faire molester par l’un et/ou l’autre camp, je m’enfermais chez Claire qui avait organisé une flat party pour l’occaz.

Le lendemain, on a traversé le pays avec ses colocs hongrois direction Esztergom, à la frontière slovaque. On s’est arrêté plusieurs fois sur la route ; d’abord pour une dégustation de vin et de palinka, vers 10 heures du matin (quoi de mieux pour récupérer un lendemain de fête ?) ; puis pour voir les ruines d’une église du 13ème siècle, faire les chevaliers du Ni dans les bois, escalader jusqu’à la grotte et manquer de mourir 10 fois en redescendant la pente rocailleuse, grimper dans le clocher de la cathédrale d’Esztergom (la plus grande église de Hongrie) et admirer le soleil déclinant sur la boucle du Danube du haut du château de Visegrad.
Un très bon lendemain de fête nationale qui s’est bizarrement terminé par un mal de crâne insoutenable.

Eastern holidays

Je suis en vacances depuis vendredi dernier.
Je vous entends déjà : "comment ça "en vacances", tu l’étais pas déjà depuis 2 mois?". hin hin, bande de jaloux ! J’explique : la différence avec mon emploi du temps habituel, c’est que je n’ai pas mes 3 demi-journées de cours cette semaine ^^ J’ai décidé d’en profiter pour faire un tour à Vienne ce WE. Moult événements ont occupé mon temps libre, j’en ai profité pour buller encore plus que d’habitude aussi et ai dévoré les deux premières saisons d’how I met your mother ^^ Il faudrait que je me mette au travail un de ces jours, quelqu’un sait comment on fait ? Je ne sais absolument plus comment m’y prendre…

28 février 2008

Sunny

"Mais pourquoi Budapest ? Pourquoi pas une destination plus ensoleillée ? Il fait gris, il fait froid…"
Et bien détrompez-vous, gens de peu de foi, voilà près de 4 jours que je me fais dorer la pilule sous le soleil magyar. J’ignore la température qu’il fait dehors, mais elle est assez élevée pour que j’aille faire mes courses en T-shirt. Un printemps précoce donc ; je me surprends à chantonner avec les zoiseaux et à sourire bêtement. J’aurais bien envie d’aller piquer une tête dans le Danude et me laisser sécher dans l’herbe, un bouquin dans les mains... Qui m’aime me suive !

Glandeur nature

Je n’ai jamais aussi bien porté mon pseudo msn.

Même si j’assiste à tous mes cours, et je le fais (sissi j’vous assure), il me reste énormément de temps à meubler.
Une question revient souvent : " alors, que fais-tu de tes journées ? "
Et bieng, je dors, beaucoup… Je n’ai pas perdu mon affection particulière pour les grasses mat’ et les siestes ; bien au contraire, j’ai besoin de récupérer des folles soirées erasmus !
En second lieu, je me suis transformée en Maïté. Pas (encore) physiquement (la bière fait vraiment gonfler le bide ? la pinte est si "cheap"…), je veux simplement dire que je cuisine tout ce qui me tombe sous la main et confectionne des mets que mes colocs semblent apprécier autant que moi.
Quand je suis éveillée et que je n’ai pas une poêle et une spatule dans les mains, il m’arrive de faire un tour dans Budapest. Autant profiter de mon séjour pour voir quelques musées, et autres endroits levant le voile sur la culture hongroise.

Quand le soir vient, je me fais belle pour aller danser (mouahaha). Il y a souvent moult concerts, soirées organisées par telle ou telle fac, et même quand rien de spécial n’est prévu, on se retrouve pour boire un verre et papoter. L'étudiant erasmus vit en bande, à croire qu'il craint la solitude. J'aime bien rencontrer des gens et des nouveaux se joignent au groupe chaque soir. C'est bien ce qui me motive quand je me sens flemmarde. N'empêche que là, je rêve d'une soirée pépère, bouquin-dodo...

13 février 2008

rentrée des classes


Mercredi devait être ma rentrée à la fac.
« Devait », car un cours a été annulé (prof malade) et j’ai manqué l’autre (me suis trompée en faisant mon emploi du temps, le cours sur le rôle de l’économie dans les RI est en fait de 14h à 16h et non pas de 18h à 20h). « ça commence bien », me direz vous. Oui, plutôt bien étant donné que j’ai 2 autres cours qui sautent demain et vendredi.
Bref, jeudi sera mon premier jour de classe ; je rencontrerai enfin mes condisciples !

12 février 2008

Barnie


Mes colocs et moi regrettons de ne pas avoir d’animal de compagnie, vivant ou non (en référence à Rudy, le chien empaillé de JD dans Scrubs NDLR). Nous avons donc adopté un nouvel "élément ", trouvé inerte parmi tant d’autres, chez Ikea. Laissez-moi vous présenter Barnie, notre frying pan.
Barnie est d’un naturel silencieux et réservé, ce qui est appréciable mais parfois on aimerait bien qu’elle exprime davantage ce qu’elle ressent. Plutôt facile à vivre, elle possède néanmoins un caractère en acier trempé (et inoxydable) ! Il ne faut pas la contrarier ou elle pourrait vous jeter de l’huile bouillante au visage. Ermanno s’est déjà fait avoir en se brûlant le pouce. Faut dire qu’il l’avait bien cherché ; en essayant de retourner son omelette avec un couteau pointu, il a rayé notre amie.

10 février 2008

soirée insolite

Samedi soir, l’étudiant normalement composé se doit de sortir à moins d’avoir une bonne raison de ne pas le faire.
Mes colocs et moi décidons donc de tester un nouveau pub que nous avions repéré dans une sorte de guide des bars/pubs/ clubs de la ville. Arrivés sur place on se dit que c’est bizarre, c’est pas le même nom que dans le petit livret ; mais tant pis on essaye. On s’est retrouvé dans un club gay underground totalement creepy. Pas très à l’aise on hésite à faire marche arrière. Mais il se trouve que ça ne marche pas comme ça. On nous avait donné une carte à l’entrée, avec un crédit de 1300 f dessus, pour les conso. Et qu’on consomme ou pas, on les paye. Ne jetons pas l’argent par les fenêtres, autant les boire. Les premières gorgées passent difficilement. On ne peut s’empêcher de jeter des regards furtifs autour de nous. Les couples se pelotent sur la table à coté, les filles portent des jupes inexistantes et/ou des bustiers en cuir noir shiny qui laissent déborder d’énormes morceaux de chair… What I'm doing here ? Me questionne-je silencieusement. Bref, 2 bières et un whisky-coca plus tard, on ressort. On s’était trompé de 2 numéros dans la rue.

Erasmus Timetable



De quoi faire bisquer les malakoffiots et, plus généralement, toute personne croulant sous le labeur quotidien. Ô pôvres, je compatis !
Nyark nyark quand même :p

07 février 2008

lost in translation

Me suis peut être lavée avec de la lessive liquide… je dois vraiment prendre des cours de hongrois pour pouvoir lire et comprendre les étiquettes des produits ^^
Bon,furdö = bain. Donc, par déduction "tusfurdö" doit bien signifier "gel douche". Je reste sceptique et vais tout de même changer de produit, celui-ci sent vraiment la lessive !

Colocation et room-mates

Durant ma première semaine ici il a fallu chercher un appart’.
J’étais entrée en contact, avant mon départ, avec 2 italiens ; on s’était mis d’accord pour aller boire un verre à notre arrivée à Buda, histoire de faire connaissance.
Je n’envisageais pas sérieusement la coloc avec 2 mecs (j’appréhendais même, au contraire). Martin m’avait mis en garde : « c’est toi qui rangera tout ». Pour l’instant, ils sont plus ordonnés que moi, cuisinent comme Joël Robuchon (bon ok, c’était qu’une omelette ; mais quelle omelette !), préparent un café à tomber par terre et font même la vaisselle ! N’allez tout de même pas croire qu’ils font tout. Je cuisine aussi (j’ai fait mon premier gâteau au choc’ hongrois hier, héhé) et participe équitablement aux tâches ménagères.
Le courant passe bien. Ils sont vraiment sympas, et on se marre comme des castors. Bref, suis bien tombée !

Notre appart’ est génial, quoiqu’un peu froid pour l’instant (on a un problème avec le chauffage dans le salon ; heureusement, température confortable dans les chambres). 100m² pour 3, et 4m de hauteur de plafond. Et si le luxe, c’était l’espace ?
Ils partagent une grande chambre à 2, j’en ai une autre grande (mais un peu moins) pour moi toute seule. Entre les 2, un salon de la taille du POPB. Et puis aussi : une cuisine qui pourrait accueillir un camp scout, une salle de bain avec baignoire, des toilettes et un placard à balais assez grand pour y mettre plein d’autres choses qu’un balai.
Cette humble demeure est située sur Erzsebét korüt (korüt = Boulevard), dans le 7ème arrondissement de Budapest, en plein centre de Pest. C’est près de tout, très bien desservi, dans un quartier sûr (les portes de l’immeuble, puis de l’ascenseur et de l’escalier sont fermées à clé, 2 verrous sur la porte de l’appart’ et une alarme… c’est Alcatraz) et on a tous les magasins qu’il faut autour.
Bref, j’espère vous y accueillir bientôt. Réservez votre WE un peu à l’avance :-p

Feelings - en réponse à « Alors, ça fait quoi ? »

Au moment du départ et donc de la séparation, ça pique un peu…les yeux surtout (« Non, non, j’pleure pas, c’est ma lentille/ une poussière/la pluie ; bouhou snif »), le ventre aussi, comme si j’avais mangé une motte de wasabi.
Quand j’attends le bus qui me dépose à Beauvais, et jusqu’à ce que j’arrive à l’aéroport, c’est comme avant de sauter à l’élastique. J’ai beau être super motivée, je suis paralysée par la peur. Le cœur bat à plein tube, les genoux tremblent et je sens que ma voix partirait en sucette si j’essayais de parler. Le regard implorant, je demande silencieusement qu’on me pousse dans le dos (retenez moi dans le car tant qu’il n’est pas parti, faites moi monter dans l’avion même si je résiste). Je sais qu’une fois dans les airs, ça sera la montée d’adrénaline, du plaisir en barres, des cris de joie, tout ça tout ça… mais l’attente préalable est infernale !

Finalement, une fois dans les airs, ça n’est pas si ouf. Je rencontre d’autres étudiants français dans l’avion (le hasard fait bien les choses) avec qui je tchatche pendant tout le voyage. Ces premiers contacts me rassurent, je ne suis pas seule.
A l’atterrissage, je ressens un grand vide. Voilà. J’ai fait le pas, j’y suis … pour 6 mois. Et maintenant ? J’expérimente alors d’autres états psychiques complexes dont je vous passerai la description. J’ai dû faire la tronche ce soir là, peut être un peu le lendemain aussi.

Désormais, I feel good (tin nin nin nin nin nin nin). Après une semaine très chouette de quasi pur tourisme avec Aurore, je vis ma vie d’expat’ avec mes colocs italiens que je vous présenterai incessamment sous peu. La seule chose qui me contrariait (l’absence de connexion internet) est désormais presque réglée. Joyful joyful la la la

21 janvier 2008

Contrat d'études

Je viens de remplir mon dossier de départ et de signer mon contrat d'études avec ELTE Eötvos Lorand University Budapest ; c'est officiel et définitif, je pars en erasmus!
Ce qui est fou c'est que jusqu'ici mon séjour pouvait être annulé, et a d'ailleurs réellement failli l'être, comme celui d'autres condisciples.
En licence, la validation du premier semestre est LA condition sine qua non. Or, nous n'aurons les résultats que fin février... Grosse blague puisque je décolle dimanche et que mon semestre hongrois commence le 11-02. Finalement, le BRI m'accorde sa confiance et une petite dérogation. Ouf!

Voici les 7 matières pour lesquelles j'ai signé, sachant que je peux tout changer une fois sur place... il est Flex' ce contrat d'études ^^ :
- Introduction to hungarian civil law
- European labour law
- The impact of the european union on culture
- European economic integration under the aspect oh Hungary's UE membership
- The hungarian tort and insurance in comparative perspective
- International state liability
- International humanitarian law

A priori j'essaierai de caser, en plus de ce joli programme, un peu de hongrois et du basket.

13 janvier 2008

Attaches parisiennes

Autre question qui revient bien souvent : "Alors, pressée de partir?"
Pressée? non ; plutôt excitée à l'idée de découvrir une vi(ll)e nouvelle. Mais chaque chose en son temps. Le départ arrivera bien assez vite.
L'heure est aux préparatifs : dur de faire son sac pour 6 mois... je n'aurai pas trop de 2 semaines pour faire ma selection.
Pas évident non plus de se préparer à dire au revoir... même joyeusement.
Je vais donc profiter au maximum des 12 jours qu'il me reste.

09 janvier 2008

Petite mise au point

Face aux nombreuses questions du style :

1) "Euh, je sais c'est un peu la honte mais... c'est dans quel pays Budapest déjà?"
2) "Et tu vas parler le...?" (Non, pas le slovaque Maxence)
3) "Wow, mais t'auras des cours en hongrois?! o_Ô "
4) "Ils ont l'euro là bas, non?" (dixit mon banquier)
5) "Mais que vas-tu faire d'un maillot d'bain là bas? ça caille!"

Je réponds une fois pour toutes :

1) Tu n'es pas le/la seul(e) à te poser cette question; mais oui, c'est un peu honteux. Check donc ça : http://fr.youtube.com/watch?v=23cK1S_m3gY
2) Je vais parler l'erasmus... c'est à dire un peu de tout. Où que l'on soit, erasmus c'est Babel, chacun y va de son dialecte.
Pour acheter mon pain, il faudra tout de même que j'apprenne à dire "s'il vous plait - merci" en hongrois.
3) J'ai décidé de tester les cours DE hongrois. Pour voir, pour rire... ou pas. Il parait que le hongrois est la langue la plus difficile au monde. Je dois être maso...
Sinon, tous mes cours de droit seront en anglais (avec l'accent hongrois, ça promet d'être poilant)
4) Et non, ils sont entrés dans l'UE, mais ne font pas partie de la zone euro. Ce qui complique considérablement la gestion de mes finances.
La monnaie est le forint. 1 HUF = 0,004€ ; à l'inverse, 1€ = 253HUF.
5) Mais c'est pour faire trempette dans les thermes pardis!
On vante les bienfaits de ces sources chaudes qui, dit-on, soignent les rhumatismes. Et puis tout prétexte est bon pour faire plouf!

D'autres questions?

Avant-goût

Pas encore partie mais déjà je lis hongrois, écoute hongrois... histoire de me mettre dans le bain, et d'assouvir ma curiosité grandissante pour ce pays qui m'accueille et dont je reconnais ne pas savoir grand chose.
J'ai commencé par Rhapsodie Hongroise, le premier tome de la série Max Fridman en BD;
je vais continuer avec un bouquin de Marai, les braises
En attendant, je bachote pour le dernier exam en écoutant les mélodies populaires hongroises de Bartok, que Clémence, dans sa grande mansuétude, m'a envoyées.
Il me reste moult choses à découvrir, si vous avez des suggestions...

03 janvier 2008

Hungarian rhapsody

"Ah rhapsody, comme "bohemian rhapsody" de Queen"... -_-'
Certes. But, what a rhapsody?

Une rhapsodie n'est pas qu'une composition musicale improvisée et pumpy écrite sur un thème populaire, c'est aussi un poème épique.
Et le rhapsode était le chanteur qui allait de ville en ville ("en tournée" quoi...) pour réciter ces poèmes homériques.

Pour ma part, je ne suis ni compositrice, ni poète. Je ne vous ferai pas le récit de mes aventures en alexandrins, et ne me risquerai pas à le versifier.
L'histoire sera sans doute un peu décousue ; je vous retranscrirai mon épopée, peut être pêle-mêle, selon l'humeur, l'inspiration...
Une rhapsodie hongroise très ... personnalisée donc.

Enjoy!