15 juin 2008

Balkans

Dimanche 1er juin, j’achète mon billet Budapest-Sarajevo et part le lendemain avec un groupe de potes.
12h de voyage dans un vieux train à compartiments, ça a son charme.
Je commence par finir ma nuit, dévore un bouquin, puis mon pique-nique… Accoudée à la fenêtre je regarde le paysage défiler.
On arrive à Sarajevo vers 21h…sans avoir réservé d’auberge de jeunesse. C’est ça l’aventure, diront certains ; d’autres accuseront plutôt le manque d’organisation. J’aime le risque, et les surprises ! On a trouvé des lits sans problèmes.
Vendredi, les garçons repartent. Avec Camille, on décide de prolonger. Passer à Mostar, dans le sud ouest de la Bosnie d’abord, puis un petit tour en Croatie, à Dubrovnik. 2 français rencontrés à Sarajevo et qui faisaient le même parcours nous servent de guide.
Voyage riche en découvertes. Je ne sais pourtant pas quoi vous relater, ni par où commencer. L'inspiration viendra peut être plus tard.

En attendant, quelques photos; elles seront probablement bien plus intéressantes qu’un long discours :p



Sarajevo, la "Jérusalem de l'Europe". Population partagée entre islam et christianisme. On trouve aussi dans la ville quelques synagogues.


Le pont où tout a commencé... Le 28 juin 1914, Franz Ferdinand, l’héritier de l’empire austro-hongrois, et son épouse sont assassinés par un terroriste serbe. Imputé à la Serbie par le gouvernement autrichien, l’assassinat va servir de prétexte, par le jeu des alliances européennes, au déclenchement de ce qui deviendra la Première Guerre mondiale.


sur le chemin de Mostar, la vallée de la Neretva

Le pont de Mostar, reconstruit

Photo prise à Mostar, qui illustre parfaitement le contraste qu'on trouve dans les villes balkaniques : les façades criblées de balles ou les bâtiments en ruine sont encore visibles partout même si la rénovation a bien avancé.


pause toastage et baignade dans l'Adriatique


La vieille ville de Dubrovnik


En haut de la colline qui surplombe Dubrovnik, un ancien téléphérique bombardé par les serbes pendant la guerre.


Canoe on the Duna

Claire me proposait il y a 2 semaines de rejoindre ses colocs hongrois chez leurs parents pour le WE. Au programme, barbec’ magyar dans le jardin et canoë sur le Danube. Il ne fallait pas plus d’arguments pour me convaincre. Il faisait une chaleur à crever à Budapest, le bon air de la campagne et la fraicheur du fleuve allaient nous faire le plus grand bien.
Un tel WE, ça se mérite toutefois. Voilà pourquoi on a un peu ramé pour parvenir à bon port…

- 1ère étape : acheter les billets à la gare de Nepliget alors que :
1) Claire a oublié le papier sur lequel elle avait noté le nom de notre destination (Kiskunlachàza ; comprenez qu’on n’ait pas retenu)
2) Toutes les caisses sont fermées,
3) On a galéré avec la machine automatique qui n’acceptait pas nos billets alors que le conducteur du bus vendait des tickets à bord…
- 2ème étape : trouver le bus.
Détrompez vous, ça n’était pas évident étant donné qu’on nous avait donné des informations floues ou erronées. Après 20 minutes d’attente patiente devant le car qu’on nous avait indiqué, il s’est avéré que ce n’était pas le bon. On a fini par dénicher ce dernier alors qu’il avait déjà fermé ses portes et était prêt à partir.
- 3ème étape : le voyage.
Lorsqu’on arrive juste avant le départ, il n’y a plus de places assises dans le bus. En Hongrie, peu leur chaut des règles de sécurité à bord du genre tous assis, le dos contre le siège et la ceinture bouclée. Nous étions une demie douzaine debout dans l’allée - qui, soit dit en passant, était particulièrement étroite- et le bus a pris plusieurs autres passagers dès les premiers arrêts.
Heureusement, le voyage était plutôt court et je suis parvenue à dormir debout.
- 4ème étape : quand descendre du bus ?
Pas de liste des arrêts dans le bus, pas d’annonce au micro, et le chauffeur ne s’arrêtait que si quelqu’un avait appuyé sur le bouton au préalable pour le demander. Bref, comment faire ? Nous ne savions pas comment interroger nos co voyageurs étant donné que nous étions entourées de vieux hongrois ne parlant pas un mot d’anglais (chauffeur inclus). Nous commencions à nous ronger les ongles, lançant des regards furtifs aux panneaux indicateurs sur le bord de la route quand une femme nous aborda :
« Hol mentek ? (Où allez-vous)
- Kiskunlachàzaba megyünk (nous allons à K.)
- *quelque chose que j’ai à peu près compris mais que je serai incapable de retranscrire*
Et moi, pour être sûre : « Az erkezik ? (je voulais dire « c’est la prochaine ? », en fait ça signifie « c’est l’arrivée ? »)
- Iguen ».
[Notez que : 1) J’ai compris la question
2) J’ai pu formuler une réponse
3) J’ai posé une autre question. (Ok, la formulation était approximative mais je me suis fait comprendre)]
C’est ainsi que nous arrivâmes à Kiskunlachàza, prêtes à apprécier le WE.

A peine arriver, on se lance dans la préparation du Lecso. Une spécialité hongroise qui ressemble étrangement à la ratatouille.
Préparation typiquement hongroise: On reprend le principe du barbecue : jardin, feu, convivialité mais le matériel est différent (pas de grill (en même temps, la ratatouille au grill…)) : un trépied, une marmite qui y est suspendue, et un vrai feu de bois. Un délice, ce lecso.

Direction le club de canoë, on rencontre des potes de Csabà (le coloc de Claire chez qui on était) qui enterraient la vie de garçon célibataire de l’un d’eux. Cette bande de mâles était ravie de voir débarquer quelques filles…Du coup, pris dans la fête, on se retrouve avec une pagaie dans la main gauche, et un verre de palinka (home made) dans la droite. Egészségedre ! On refuse poliment l’assiette de goulasch qu’on nous propose et nous nous dirigeons enfin vers le ponton.
Essayez d’imaginer une petite virée en canoë, de nuit, sur le Danube. C’est tout simplement magique. Quelques lumières sur les berges, pas un bruit sinon la musique de la fête au loin, on ignore même les moustiques tellement c’est beau. On s’est engagé dans une petite lagune plus sombre, plus étroite, peuplée de grenouilles et de tortues. Les longs roseaux jetaient des ombres inquiétantes sur l’eau, on croyait entendre des serpents se faufiler dans les herbes hautes et Claire flippait ^^
Retour au club pour rendre le canoë 2h et quelques plus tard. On nous demande de le déposer et de faire le tour parce que la strip-teaseuse était prête à faire son show. On reprend donc la voiture. Dodo.
Le lendemain, lever 9h. Jo reggelt ! Réveil hongrois : shot de palinka ! La même que la veille, le gros tord boyaux. Je tente le refus : « c’est bon, j’ai déjà goûté, là je ne le sens pas, je viens de me lever, je suis à jeun… ». Csabà me lance un regard qui signifie gentiment mais fermement « pas d’ça chez moi ». Ne voulant pas être impolie, je m’exécute. Egészségetekre ! Ca m’est resté en travers de la gorge pendant 5 bonnes minutes.
On enchaine avec un petit déjeuner hongrois : zsir (graisse à tartiner), sonka (jambon), sajt (fromage) cukorral tea (un thé ultra sucré beuark), salami, lard…et heureusement, pain, beurre et confiture. Zsofi tente alors un truc inédit : une tartine beurre, (faux) camembert et confiture de prune, précisant bien qu’il s’agit d’une recette personnelle et non d’une tradition culinaire hongroise.
A peine le temps de digérer, départ pour le canoë. De jour, c’est tout aussi chouette. On voit les gens se dorer la pilule ou se baigner en famille. Plutôt surprenant étant donné que le Danube doit être aussi pollué que la Seine ! Mais avec la chaleur qu’il fait, je comprends qu’on ne résiste pas à l’envie de piquer une tête, quitte à ressortir de l’eau avec un troisième bras dans le dos
Retour 3h plus tard pour le déjeuner. A table, on nous sert le vin « production maison ». « Il est un peu fort », nous préviens Zsofi. Rien qu’à l’odeur, ça mettait une claque. C’était plus un genre de Porto qu’un vin de table…
Vers 16h, alors qu’on s’apprêtait à partir, l’orage éclate.
On rentre cette fois en voiture. Dernière fois que je voyais Zsofi et Csabà.

01 juin 2008

premiers adieux

Les cours finis, les exams passés, les étudiants erasmus rentrent peu à peu dans leur pays d'origine. Première vague de départs fin mai, les soirées d'adieu s'enchainent... La première vendredi pour saluer le départ des Allemandes Stefanie et Tina, s'est faite sur les collines de Buda. De là, on surplombe toute la ville qui scintille dans la nuit; pas un chat qui rôde alentour...le coin parfait pour un barbec'! Et là, les filles nous avaient sorti le grand jeu : les bougies disposées un peu partout, quelques ballons dans les arbres, le poste diffusant Petöfi radio (kettö kettö?), un repas gargantuesque... A cette occasion, je me dis que je suis bien contente de ne partir que le 2 ou 3 juillet pour revivre et partager de tels moments.
La soirée terminée, c'est franche accolade, et si on s'donnait rdv dans 10 ans ? ('connaissent pas la chanson ces erasmus), "je passe à Paris en Septembre, on s'prendra un café", et puis "de toute façon ya facebook"; et l'inévitable petite larme...