15 juin 2008

Canoe on the Duna

Claire me proposait il y a 2 semaines de rejoindre ses colocs hongrois chez leurs parents pour le WE. Au programme, barbec’ magyar dans le jardin et canoë sur le Danube. Il ne fallait pas plus d’arguments pour me convaincre. Il faisait une chaleur à crever à Budapest, le bon air de la campagne et la fraicheur du fleuve allaient nous faire le plus grand bien.
Un tel WE, ça se mérite toutefois. Voilà pourquoi on a un peu ramé pour parvenir à bon port…

- 1ère étape : acheter les billets à la gare de Nepliget alors que :
1) Claire a oublié le papier sur lequel elle avait noté le nom de notre destination (Kiskunlachàza ; comprenez qu’on n’ait pas retenu)
2) Toutes les caisses sont fermées,
3) On a galéré avec la machine automatique qui n’acceptait pas nos billets alors que le conducteur du bus vendait des tickets à bord…
- 2ème étape : trouver le bus.
Détrompez vous, ça n’était pas évident étant donné qu’on nous avait donné des informations floues ou erronées. Après 20 minutes d’attente patiente devant le car qu’on nous avait indiqué, il s’est avéré que ce n’était pas le bon. On a fini par dénicher ce dernier alors qu’il avait déjà fermé ses portes et était prêt à partir.
- 3ème étape : le voyage.
Lorsqu’on arrive juste avant le départ, il n’y a plus de places assises dans le bus. En Hongrie, peu leur chaut des règles de sécurité à bord du genre tous assis, le dos contre le siège et la ceinture bouclée. Nous étions une demie douzaine debout dans l’allée - qui, soit dit en passant, était particulièrement étroite- et le bus a pris plusieurs autres passagers dès les premiers arrêts.
Heureusement, le voyage était plutôt court et je suis parvenue à dormir debout.
- 4ème étape : quand descendre du bus ?
Pas de liste des arrêts dans le bus, pas d’annonce au micro, et le chauffeur ne s’arrêtait que si quelqu’un avait appuyé sur le bouton au préalable pour le demander. Bref, comment faire ? Nous ne savions pas comment interroger nos co voyageurs étant donné que nous étions entourées de vieux hongrois ne parlant pas un mot d’anglais (chauffeur inclus). Nous commencions à nous ronger les ongles, lançant des regards furtifs aux panneaux indicateurs sur le bord de la route quand une femme nous aborda :
« Hol mentek ? (Où allez-vous)
- Kiskunlachàzaba megyünk (nous allons à K.)
- *quelque chose que j’ai à peu près compris mais que je serai incapable de retranscrire*
Et moi, pour être sûre : « Az erkezik ? (je voulais dire « c’est la prochaine ? », en fait ça signifie « c’est l’arrivée ? »)
- Iguen ».
[Notez que : 1) J’ai compris la question
2) J’ai pu formuler une réponse
3) J’ai posé une autre question. (Ok, la formulation était approximative mais je me suis fait comprendre)]
C’est ainsi que nous arrivâmes à Kiskunlachàza, prêtes à apprécier le WE.

A peine arriver, on se lance dans la préparation du Lecso. Une spécialité hongroise qui ressemble étrangement à la ratatouille.
Préparation typiquement hongroise: On reprend le principe du barbecue : jardin, feu, convivialité mais le matériel est différent (pas de grill (en même temps, la ratatouille au grill…)) : un trépied, une marmite qui y est suspendue, et un vrai feu de bois. Un délice, ce lecso.

Direction le club de canoë, on rencontre des potes de Csabà (le coloc de Claire chez qui on était) qui enterraient la vie de garçon célibataire de l’un d’eux. Cette bande de mâles était ravie de voir débarquer quelques filles…Du coup, pris dans la fête, on se retrouve avec une pagaie dans la main gauche, et un verre de palinka (home made) dans la droite. Egészségedre ! On refuse poliment l’assiette de goulasch qu’on nous propose et nous nous dirigeons enfin vers le ponton.
Essayez d’imaginer une petite virée en canoë, de nuit, sur le Danube. C’est tout simplement magique. Quelques lumières sur les berges, pas un bruit sinon la musique de la fête au loin, on ignore même les moustiques tellement c’est beau. On s’est engagé dans une petite lagune plus sombre, plus étroite, peuplée de grenouilles et de tortues. Les longs roseaux jetaient des ombres inquiétantes sur l’eau, on croyait entendre des serpents se faufiler dans les herbes hautes et Claire flippait ^^
Retour au club pour rendre le canoë 2h et quelques plus tard. On nous demande de le déposer et de faire le tour parce que la strip-teaseuse était prête à faire son show. On reprend donc la voiture. Dodo.
Le lendemain, lever 9h. Jo reggelt ! Réveil hongrois : shot de palinka ! La même que la veille, le gros tord boyaux. Je tente le refus : « c’est bon, j’ai déjà goûté, là je ne le sens pas, je viens de me lever, je suis à jeun… ». Csabà me lance un regard qui signifie gentiment mais fermement « pas d’ça chez moi ». Ne voulant pas être impolie, je m’exécute. Egészségetekre ! Ca m’est resté en travers de la gorge pendant 5 bonnes minutes.
On enchaine avec un petit déjeuner hongrois : zsir (graisse à tartiner), sonka (jambon), sajt (fromage) cukorral tea (un thé ultra sucré beuark), salami, lard…et heureusement, pain, beurre et confiture. Zsofi tente alors un truc inédit : une tartine beurre, (faux) camembert et confiture de prune, précisant bien qu’il s’agit d’une recette personnelle et non d’une tradition culinaire hongroise.
A peine le temps de digérer, départ pour le canoë. De jour, c’est tout aussi chouette. On voit les gens se dorer la pilule ou se baigner en famille. Plutôt surprenant étant donné que le Danube doit être aussi pollué que la Seine ! Mais avec la chaleur qu’il fait, je comprends qu’on ne résiste pas à l’envie de piquer une tête, quitte à ressortir de l’eau avec un troisième bras dans le dos
Retour 3h plus tard pour le déjeuner. A table, on nous sert le vin « production maison ». « Il est un peu fort », nous préviens Zsofi. Rien qu’à l’odeur, ça mettait une claque. C’était plus un genre de Porto qu’un vin de table…
Vers 16h, alors qu’on s’apprêtait à partir, l’orage éclate.
On rentre cette fois en voiture. Dernière fois que je voyais Zsofi et Csabà.

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